mardi 30 mars 2010

Anaïs, La Luthière du Quatuor

C'est en visitant le site www.luthierduquatuor.fr, que j'ai eu envie d'interviewer Anaïs, une luthiere a l'aise dans ses baskets (taille 40). Merci a elle d'avoir accepté de répondre a quelques question.

Comment es-tu devenue luthiere ?
J'ai fait quatre an d'études en Italie, un an à Crémone auprès de Massimo Negroni et trois à Parme auprès de Desiderio Quercetani. Puis j'ai travaillé trois ans à Paris, tout d'abord à cordes et âme, rue de Rome, puis dans l'atelier de fabrication de Stephan von Baehr.

D'où te vient cette passion pour la lutherie ?
J'ai été très jeune fascinée par le violon. N'étant pas d'une famille de musiciens, j'ai insisté pendant deux ans auprès de mes parents pour qu'ils me permettent d'en jouer. A huit ans j'avais mon premier violon et découvrais par cet intermédiaire l'univers captivant d'un atelier de lutherie.
A 14 ans j'obtenais de mon luthier, Bruno Bour'his, qu'il me prenne en stage. Tout au long de mes études secondaires je fis des stages chez lui et d'autres luthiers pendant mes vacances scolaires.


Pourquoi est-ce si difficile de fabriquer un bon violon/instrument ?
Le son est un élément difficilement palpable et quantifiable. Bien sûr on peut calculer la fréquence ou l'intensité d'un son, mais ce qui fait qu'un son est beau? De plus les paramètres qui permettent à un instrument de musique de produire un son et qui influencent la qualité de ce dernier sont très nombreux : le bois, la forme des voûtes, les épaisseurs, le montage (chevalet, âme, cordes, touche, sillets, cordier), la forme du contour de l'instrument, le volume d'air de la caisse, le placement des ouïes... C'est donc un long apprentissage qui doit se faire en partenariat avec les musiciens, car c'est eux, avant tout, qui font la musique!

Quels sont tes modèles de violon, violoncelle, ... de prédilection ?
Je me suis intéressée aux instruments classiques italiens. En violon j'ai suivi des modèles de Stradivari et de Guarneri del Gesù. En alto Andrea Guarneri, Giacomo Gennaro et les frères Amati. En violoncelle Domenico Montagnana, Goffriller et Stradivari.
Chaque modèle a ses caractéristiques, mais mon travaille porte plus sur une compréhension des méthodes de dessin et de fabrication que sur de la copie pour la copie. En variant les modèles j'essaye de saisir ce qui fait un bon instrument.


Peux tu nous delivrer un des secrets de fabrication permettant de reconnaitre un instrument "Anaïs Gassin" (autre que l'etiquette) ?
Le "style", peut-être? ;-) Je n'ai pas vraiment de marque cachée spécifique...

Crois tu et prends tu part a la mystification des instruments d'Antonio Stradivari ?
En tant qu'admiratrice de la lutherie classique italienne ( pas seulement Stradivari) j'y prends peut-être un peu part, mais ça s'arrête là.

Crois tu que la perfection en matiere de lutherie existe ? et peut elle etre atteinte par un(e) luthier(e) seul(e) ?
J'aurais envie de te retourner la question, qu'est-ce que la perfection? Je ne pense pas que tous les musiciens aient besoin du même instrument. Un musicien a besoin d'un instrument qui lui permette au mieux de s'exprimer et je ne pense pas que les musiciens aient tous la même chose à dire. A mon avis, la collaboration entre luthier et musicien doit être vivante. La perfection en lutherie serait peut-être de pouvoir créer un instrument qui corresponde parfaitement au goût du luthier et qui rencontre le goût du musicien. A mon sens, il s'agit avant tout d'une histoire de plaisir et de partage.

Pour finir : quels sont tes ambitions a court terme ? a long terme ?
A court terme : finir le violoncelle que je suis en train de construire. A long terme : vivre une grande aventure remplie de copeaux, de musique et de rencontres. Plus concrètement, j'espère faire des instruments qui jouent de la belle musique et en apprendre de plus en plus.


Merci encore a toi, Anaïs pour le temps que tu as pris pour répondre, et merci a Tifou le chat pour sa participation.

3 commentaires:

  1. pour avoir joué du violon et selon mon ressenti j ajouterai que le luthier fait passer son énergie et son ame lors de la fabrication meme de l instrument comme dans toute matiére créative et oeuvre d art .l ame passe dans le support... D OU un échange une notion de plaisir partagé une rencontre...entre deux ames soeurs...

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  2. visité en janvier 2010 via nice!smile

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  3. a l adresse D.meme genre qu en bretagne

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